Intervention générale sur développement durable Christian FISCHER
Monsieur le Président,
Cher-e-s Collègues,
Le département est engagé depuis plusieurs années maintenant dans une démarche de développement durable. Différentes étapes ont présidé à cet engagement ; la dernière étant la constitution du Conseil de Développement Durable. Deux rapports y sont plus particulièrement consacrés. L’un qui reconduit différentes actions, opérations et initiatives qui touchent à l’amélioration du cadre de vie, à la préservation et valorisation du patrimoine, à la lutte contre les effets de serre avec notamment la mise en place d’un nouveau dispositif d’aides aux acteurs publics afin de les encourager à développer les énergies nouvelles et renouvelables dans les bâtiments et les transports. Nous apportons, bien sûr, notre soutien à toutes ces actions. Le second traite de la stratégie du département en matière de développement durable et cible les enjeux liés à cette démarche. « Il est nécessaire de considérer ensemble les fameux trois piliers : un développement économique qui permette un progrès social sans détruire l’environnement » soulignez-vous dans ce rapport.
Je voudrais à ce propos faire deux remarques.
Le concept de « développement durable » est très largement utilisé aujourd’hui dans les services publics qu’il s’agisse de l’administration de l’Etat, des collectivités territoriales ou des services publics industriels et commerciaux. C’est également vrai dans les entreprises privées. Aujourd’hui, tout le monde dit qu’il s’occupe de développement durable. Et si pour concilier le social, l’environnement et l’économie, tout le monde est d’accord. Par contre, si l’on propose une définition qui consiste à adapter l’économie pour satisfaire les exigences sociales et environnementales, cela se complique. Vous-même notez cet aspect en indiquant que « la question du développement durable reste somme toute assez confuse; elle se résume la plupart du temps à une vision environnementaliste et les autres dimensions sont parfois difficiles à prendre en compte».
Cette approche essentiellement environnementale nous semble donc insuffisante. Nous l’avons déjà évoqué, la réponse aux défis environnementaux suppose aussi la réduction des inégalités. Vous l’écrivez vous-même, je vous cite « les chances réalistes d’un développement équilibré de la planète sont affectés par l’écart de richesse entre les plus démunis et les plus riches qui ne cesse de s’accroître tant au niveau mondial qu’au niveau local ».Chiche, avons-nous envie de vous répondre !
Car notre département est marqué par une dimension inégalitaire forte où fracture sociale et écologique se recoupe. Et nombres d’actions dont nous avons débattu aujourd’hui vont renforcer ces inégalités que ce soit dans les domaines du logement, de l’emploi, de l’insertion. Les attaques contre les services publiques qui pour nous, repose sur des principes indispensables d’une véritable démarche de développement durable qui est l’égalité d’accès et de traitement pour tous, la baisse régulière des crédits de l’Etat affectés aux transports en commun, la mise en œuvre du CPE pour les jeunes, du CNE pour les salariés, la vente des logements sociaux l’insertion des chômeurs donnée au privé, le refus par les élus de votre majorité non seulement d’appliquer la loi SRU mais de la contourner en imposant le calcul dans les 20% des constructions de logements en accession : toutes ces logiques ne s’inscrivent pas dans une démarche de réduction des inégalités et de la précarité, bien au contraire.
Nous l’avons déjà dit, le développement durable ne doit pas servir d’alibi à la gestion de la misère mais tout au contraire il doit servir la réduction des inégalités. Cet aspect est loin d’être pris en compte dans notre département.