Rapport 06.112
PDI – Volet retour à l’emploi
Intervention de Nadine Garcia
Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,
Concernant l’appréciation portée dans le rapport sur l’amélioration de la situation de l’emploi, « la baisse du chômage, plus particulièrement celui des jeunes et de longue durée, la création d’emplois nouveaux, témoignent d’une prise en charge collective plus efficace des chômeurs et d’un marché du travail plus fluide » me semble particulièrement éloignée de la réalité et ressembler beaucoup plus à une opération de communication. Les données que vous nous avez communiquées dans « Le panorama de l’économie des Hauts de Seine » sont beaucoup plus mesurées, « il semblerait que la fin 2005 soit marquée par une légère diminution du chômage ». C’est quand même plus nuancé.
Je ne résiste pas à citer une autre phrase du rapport : « Cependant, bien que le nombre de demandeurs d’emplois diminue, le nombre de bénéficiaires du RMI ne cesse de croître. ».
Effectivement, cherchons l’erreur, plus le chômage baisse, plus le nombre d’allocataires du RMI augmente !
Bien évidemment le rapport n’aborde pas cette question. En fait, les mesures du gouvernement durcissant les conditions d’accès à l’assurance chômage conduisent à exclure du système d’indemnisation de nouveaux salariés, notamment les plus précaires et à les rejeter dans le dispositif RMI.
Vous persistez à séparer insertion sociale et retour à l’emploi alors que l’ensemble des acteurs sociaux sur le terrain s’évertuent à montrer la complémentarité de ces actions pour réussir une insertion professionnelle. Cette orientation visant à sous-estimer l’importance des efforts à conduire pour permettre à beaucoup d’allocataires de pouvoir retrouver le chemin de l’emploi, nous fait craindre de sérieuses diminutions concernant les actions du programme d’insertion sociale.
La délibération sur le PDI en décembre ne comportait pas de proposition budgétaire dans ce domaine, celle-ci étant reportée dans le cadre du budget primitif. Visiblement, ces actions sont pour 2006 intégrées au programme d’action sociale de proximité. Il n’y a plus de visibilité sur l’effort budgétaire consacré pour celles-ci, et comme je n’ai pas vu de communiqué de presse à ce sujet, cela renforce nos inquiétudes sur le niveau proposé alors que le nombre d’allocataires augmente.
Concernant le programme de retour à l’emploi, nous renouvelons notre opposition au recours à des prestataires privés pour le reclassement des allocataires du RMI qui sont dans le dispositif depuis plus de 2 ans contre le service public de l’emploi. L’expérience pour le moins non concluante avec Manpower ou Forgeco aurait du vous conduire à revoir votre position. Au lieu de cela , vous nous proposez d’accepter les dispositions suivantes : une convention avec l’ANPE pour un montant de 407 799€ en 2006 et un marché dit « expérimental » mais conclu sur 4 ans fermes pour la modique somme de 3 554 230€ (environ 9 fois plus important que pour l’ANPE) avec comme objectif le retour à l’emploi durable de 300 allocataires du RMI par an. Pour vous, même le reclassement des personnes qui ont été privés d’emploi par des licenciements peut devenir source de profits !
J’ai lu dans un communiqué de presse que vous vous étiez adressé par courrier aux allocataires concernés pour leur demander de rentrer en contact avec Ingeus. Je souhaite que vous nous précisiez ici qu’en aucune manière la liste de ces allocataires sera mis à la disposition de ce cabinet privé.
Parallèlement, je vous rappelle qu’alors qu’elles conduisent un travail remarquable et reconnu, les associations intermédiaires du département n’ont bénéficié d’aucune revalorisation pour leurs actions réalisées dans le cadre de l’insertion par l’activité économique depuis maintenant 7 ans. Je vous demande de prendre en compte leur demande d’augmentation de 25%. Celle-ci est tout à fait justifiée. Des comparaisons avec d’autres départements sont éloquentes. En Seine et Marne, elles recevraient, 84% de plus, en Seine Saint Denis 150% de plus et 320% de plus dans le Pas-de Calais.