Prochaine réunion le mercredi 11 janvier à 20h à la ferme de l’Horloge, rue Pierre Timbaud.
Lors de notre dernière réunion nous avons débattu de la création de l’AMAP.
Angélique à fait l’exposé suivant:
Projet AMAP
Gennevilliers
Réunion du 6 décembre 2005
AMAP : Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, est un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et une ferme. L’AMAP fonctionne à partir de la vente directe du producteur au consommateur.
L’AMAP répond, entre autre, à deux grandes préoccupations qui convergent.
-comme son nom l’indique au maintien de l’agriculteur paysanne en France. 15 000 agriculteurs disparaissent en France chaque année. Ce qui signifie la fin d’un métier, la fin d’un savoir-faire mais surtout le diktat des multinationales de l’agroalimentaire sur ce qui doit être produit, sur ce que nous devons manger et sur les prix à la vente. La disparition de l’agriculture paysanne c’est également le remodelage et la destruction à terme de l’environnement au profit de l’agriculture intensive et extensive. C’est la disparition des spécificités locales pour l’uniformisation. Pour les paysans qui restent c’est l’obligation de se plier aux lois de l’économique.
– l’autre préoccupation c’est celle des consommateurs qui ont été confrontés à des crises alimentaires qui répondent aussi aux lois économiques. Pour n’en citer que deux , il y a eu la vache folle qui a fait jaillir ce besoin de connaître ce que l’on appelle la traçabilité du produit et récemment la crise des prix des fruits et des légumes. Avec des producteurs qui produisent à perte alors que ces produits essentiels à notre vitalité sont devenus inabordables pour les consommateurs.
Par ailleurs se posent de plus en plus crûment les questions de protection de notre santé et de notre environnement.
Pour ce qui est du fonctionnement d’une AMAP
Un groupe de consommateurs commencent par se trouver un agriculteur. Ensemble, ils passent contrat et définissent ensemble les produits qui seront livrés tout au long de l’année par l’agriculteur en profond respect avec le cycle naturel de la nature.
Certaines AMAP fonctionnent avec des agriculteurs qui fournissent des légumes, d’autres produisent fruits et légumes, d’autres encore fournissent aussi de la viande, des œufs, des produits laitiers .
Chaque semaine, l’agriculteur vient trouver les membres de l’AMAP (dans un même lieu) pour faire la distribution. Une permanence est assurée par des responsables de l’AMAP. Ils sont présent pendant tout le temps de la distribution (en moyenne deux heures).
Seuls viennent se servir les adhérents de l’AMAP. Pour cela un cahier d’émargement est présenté à l’entrée.
Sur un tableau sont affichés les quantités auxquelles chacun à droit pour un panier ou un demi panier (l’AMAP du 11e arrondissement fonctionne avec des demi paniers). Chacun souscrit pour le nombre de paniers qu’il pense avoir besoin. Les membres se servent et repartent avec leurs paniers.
Le panier est composé uniquement de produits de saison.
Le consommateur paie ses achats à l’avance pour une saison. Le prix est fixé en fonction du coût réel et pas du cours des marchés. Le prix de base c’est les charges de l’exploitation plus les coûts de production (qui inclut la rémunération horaire du paysan) divisé par le nombre de consommateurs.
Le but du jeu n’est pas d’avoir des prix au rabais mais qui reflètent les vrais besoins d’un fermier.
Pour les règlements, des mensualisations sont possibles, il peut y avoir des réductions du prix du panier en échange d’une aide à la distribution. On trouve selon les AMAP des prix allant de 10 à 25 euros le panier (qu’un panier de légumes pour la semaine pour une famille de deux adultes et un enfant). Beaucoup d’Amap fixent le prix du panier à 15 euros (prix pratiqué dans le 11e pour 8 kilos de légumes). Cependant, on pourrait, dans le souci de favoriser un accès au plus grand nombre à Gennevilliers, imaginer un système qui fasse que ceux qui le peuvent paient un panier un ou deux euros de plus que le tarif fixé avec l’agriculteur de manière à faire baisser d’autant le panier de ceux qui ont le moins de moyens.
Les consommateurs partagent avec le producteur les risques et les bénéfices liés à l’activité agricole : autrement dit mauvaise saison/ mauvaise récolte mais bonne saison/bonne récolte.
Pour que l’AMAP fonctionne d’un point de vue administratif, il faut au minimum deux coordinateurs, un trésorier, un responsable de la communication interne, un responsable animation.
Les visites à la ferme : ne sont pas obligatoires mais sont conseillés car elles permettent de se rendre compte de l’activité du paysan. On peut l’aider mais il ne s’agit pas pour lui d’avoir par ce biais de la main d’œuvre.
Lors de ces visites à la ferme, il s’agit pour le paysan de mieux faire appréhender la réalité d’une ferme mais c’est aussi l’occasion de moments de convivialité pique-nique, ateliers avec les enfants…etc.
Le plus dur dans une AMAP c’est de trouver l’agriculteur.
Pour ce qui concerne Gennevilliers le lieu de distribution de l’AMAP pourrait être un lieu de rencontre autour du commerce équitable dans son ensemble. A cet endroit pourrait aussi se vendre des produits du commerce équitable international. Pour cela des coopérations peuvent s’envisager avec les associations locales déjà engagées dans une démarche.
Mais on pourrait profiter de soirées de distribution pour organiser des débats, des soirées de discussions à thème (sur le commerce équitable, les OGM, les prix des produits, la grande distribution etc…).
Nous sommes entrés en contact avec des habitants de Colombes qui veulent créer une AMAP. Ils ont déjà des contacts avec des producteurs. Ils sont intéressés par une éventuelle coopération (au minimum le partage de leur producteur) si ce projet était validé à Gennevilliers.
Quasiment toutes les AMAP ont démarré à 5/6 adhérents et la plupart aujourd’hui ont des listes d’attente.