QUESTION ORALE DE MADAME CATHERINE MARGATE A MONSIEUR LE PRESIDENT DU CONSEIL GENERAL
Monsieur le Président,
A la fin des années 60, la France comptait 100 000 logements en résidence universitaire pour 300 000 étudiants environ.
Aujourd’hui pour 2,2 millions d’étudiants seulement 150 000 logements sont proposés pour 440 000 demandes recensés par le CROUS. 45% des jeunes de 18 à 28 ans habitent chez leurs parents, 11% l’ont vraiment choisi.
Pour continuer leurs études, payer un loyer…, un étudiant sur cinq travaille régulièrement pendant l’année, un sur trois occupe un emploi saisonnier.
La Résidence Universitaire d’Antony, la plus grande de France, a une capacité d’accueil de 2500 places. Dotée d’un restaurant universitaire, d’un dispensaire, d’un centre sportif et de dix-huit groupes d’études gérés par les étudiants, la présence de toutes ces infrastructures, rendue possible par le nombre d’étudiants hébergés, en fait un véritable lieu de vie et d’échanges.
Les logements étudiants gérés par le CROUS permettent aux étudiants d’avoir une chambre d’à peu près 9 m², pour un loyer assez faible, de 128 euros et de 208 euros pour un T2. Le CROUS assure ainsi sa vocation sociale ce qui n’est pas le cas dans le logement étudiant privé, bien plus onéreux, pour des appartements à peine plus grands.
Face à cette pénurie qui s’aggrave, notre groupe s’étonne et s’inquiète de la mesure gouvernementale récente qui propose aux étudiants de se loger dans des chambres de bonne de 7m2, une inquiétude partager par les associations d’étudiants.
Un véritable scandale, avec en prime pour les propriétaires des régions touristiques, la possibilité de louer au prix fort pendant l’été, obligeant ainsi les étudiants à chercher chaque année un nouveau logement.
Dans le cadre de la loi de décentralisation, la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre s’est vue transférer la propriété de la cité universitaire Jean Zay. Depuis l’annonce du transfert, les étudiants de la Résidence constitués en collectif mènent des actions auxquelles notre groupe a apporté son soutien, à plusieurs reprises.
Ce transfert suscite beaucoup d’inquiétude sur le devenir de la Résidence. C’est pourquoi, soucieux de la mission sociale de la RUA et de la nécessité de répondre à la forte demande de logement étudiant dans notre département, nous vous demandons, Monsieur le Président, comme d’ailleurs l’a émis le conseil d’Administration du CROUS de Versailles le 18 avril dernier de tout mettre en œuvre pour
– maintenir une politique de site préservant une capacité d’accueil équivalente à celle existante
– mettre en place un programme en réhabilitation ambitieux avant toute destruction
– d’associer les étudiants dans les projets concernant l’avenir de la Résidence
– favoriser la construction de logements étudiants dans l’ensemble du département, en partenariat avec le CROUS de Versailles.