Rapport 05. 28
Intervention de Nadine Garcia
Monsieur le Président, cher(e)s collègues,
Je tiens à dire combien j’ai trouvé choquant les propos de suspicion tenus par Monsieur Sarkozy à l’encontre des personnes allocataires du RMI.
Décidément, il est toujours plus facile d’accuser et de culpabiliser les plus pauvres de notre société que de s’attaquer aux responsables de leur situation.
Aujourd’hui, vous avez franchi une étape en disant qu’il faut "surveiller les Rmistes".
Monsieur Juvin, cela est loin d’être moderne, aujourd’hui, j’ai même le sentiment d’avoir entendu des propos qui nous ramènent au début du 19ème siècle.
Ce qui serait moderne et qui n’a jamais été essayé, c’est de surveiller les plans de licenciements, les procédures de délocalisation, c’est de surveiller l’utilisation des fonds publics pour l’emploi. Cela serait une bonne gestion.
Ce qui n’a pas été essayé non plus, c’est l’augmentation du pouvoir d’achat comme le réclament les salariés aujourd’hui.
Concernant le rapport qui nous est présenté plusieurs remarques :
J’ai participé à la réunion du CDI du 15 mars 2005 et j’ai été très étonnée qu’elle se conclut sans que les membres de cette commission n’aient émis un avis. Notre assemblée va donc délibérer sans connaître l’avis de cette instance.
Pour ma part, je vais vous faire connaître le mien.
Je rappelle que nous regrettons que la composition du comité départemental laisse si peu de place aux associations. Leur expertise, leur expérience sur le terrain manque beaucoup aux débats de cette instance.
Le nombre de personnes allocataires du RMI ne cesse de croître du fait des suppressions d’emplois, des délocalisations, et de la réforme du chômage qui réduit les durées d’indemnisation.
Aussi, les efforts pour permettre à chacun de retrouver ses droits en matière d’emploi, droit inscrit dans notre Constitution (et non dans le traité européen que l’on voudrait nous faire adopter) doivent être à la hauteur des besoins.
Or, les crédits avancés dans le rapport pour 2005 sont en deçà des 17% du montant des allocations perçues par les allocataires du RMI. Je sais que la loi ne fait plus obligation de respecter ce critère mais lors de l’installation du CDI, vous m’aviez répondu que vous respecteriez ce niveau de dépenses pour les actions d’insertion.
Contrairement à d’autres départements, vous vous acharnez à mettre en place le RMA, ce sous-contrat de travail qui permet à un employeur de disposer d’un salarié à mi-temps pour 183 euros par mois.
Enfin, je rappelle notre opposition à la mise en place d’un dispositif d’appels d’offres permettant de recourir à des structures privées à but lucratif pour l’insertion professionnelle des personnes allocataires du RMI. Nous avons déjà dit combien ce dispositif était porteur de dangers. Vous nous avez répondu que vous choisiriez sur le critère de l’efficacité. Et bien, permettez-moi de vous dire après ma collègue Michèle Fritsch combien je trouve choquant que vous ayez attribué 2 lots à MANPOWER contre l’ANPE qui participait également à cet appel d’offre. On voit là clairement votre appréciation du service public !. On comprend pourquoi on n’augmente pas les impôts ! Que ce soit pour l’accueil du petit enfant, pour l’insertion professionnelle, tout doit devenir marchandise, à qui ou à quoi le tour demain ?
On ne m’a pas demandé mon avis à la réunion du comité départemental, je vous le donne clairement aujourd’hui, je donne un avis défavorable au PDI 2005.