Intervention de Marie-Claude GAREL
Monsieur le Président, cher(e)s collègues,
Je constate avec satisfaction que dans la répartition des vice-présidences, il n’y a pas de confusion entre le domaine de la jeunesse et de celui des sports.
Il est fortement regrettable que, dans la réalité de la politique du département, cette séparation ne soit pas aussi nette.
Bien entendu, le champ des activités sportives tient une place importante dans les actions en direction des jeunes et j’appartiens à la catégorie de personnes qui pensent que la pratique du sport est formatrice, équilibrante et enthousiasmante, dans la mesure où elle s’inscrit dans des valeurs de respect de l’autre, de maîtrise de soi et de solidarité.
Néanmoins nous ne pouvons faire injure à la jeunesse en agissant comme si elle n’avait pour préoccupation et centre d’intérêt que le sport.
Nos jeunes ont une grande interrogation sur la société dans laquelle ils vivent et où ils s’installeront ou non comme adulte.
Bien sûr, les loisirs participent de leur développement et l’ensemble des secteurs sont à travailler pour qu’un maximum de jeunes altoséquanais puissent découvrir, approfondir les pratiques sportives, culturelles et/ou récréatives de loisirs. Tout comme assouvir le nécessaire besoin de découvrir d’autres horizons.
Mais il faut sur ce domaine prendre en compte d’autres aspects, très importants : la réussite scolaire, la formation professionnelle, l’apprentissage de la citoyenneté, sans oublier l’acquisition de l’autonomie par la décohabitation avec les parents pour les plus âgés.
Je crois que l’intérêt de deux vice-présidences sport et jeunesse au Conseil général, mis à part de donner des titres, est de pouvoir aborder tous ces enjeux. Je sais qu’on essaie de la faire, mais dans certains secteurs, on se voile la face.
Je regrette donc que, pour le secteur jeunesse, nous nous cantonnions aux activités sportives et à la formation des jeunes dans le domaine de l’encadrement des activités sportives ou enfance. D’autres domaines de formation pourraient être proposés et travaillés avec les partenaires.
Pour ce qui est des activités sportives, ma première inquiétude est la diminution de 2,87 millions d’euros sur ce budget. Bien entendu, il est spécifié que le département ne renouvellera pas sa participation au Tour de France et que l’initiative de la patinoire à la Défense n’est pas retenue. Cela représente une économie de 2,26M d’euros. Il en manque encore surtout si l’on considère l’augmentation de 0,3M sur l’opération « parc en sport ».
Au final, il manque à peu près 1 million d’euros.
Ceci fait un peu problème de maths de CM2, mais pour le haut niveau c’est 100 000 euros en moins quant au soutien à la pratique de masse. Elle aussi est en recul.
Le soutien aux clubs et associations sportives reste très en deçà des besoins et des coûts si on fait le choix que les cotisations soient accessibles au plus grand nombre.
Vous le dites dans le rapport 5-82, la réglementation en vigueur exige, et c’est une bonne chose, que les encadrants soient des personnels formés. Cela a un coût et il est nécessaire que notre département dans ses choix en tienne compte.
Nos bases de subvention sont sûrement à revoir à la hausse. A titre d’infos, l’ESN, club omnisports de Nanterre avec 6 500 adhérents se retrouve avec une subvention du CG de 2% de son budget de fonctionnement pour une participation ville de 24% hors haut niveau et une participation des adhérents de 37%. La volonté d’une pratique de qualité et de masse a un coût. On ne peut se positionner en retrait. Nous n’étions pas si brillants que ça !
Vous me répondrez que les résultats des états généraux ne donnent pas le sport comme action prioritaire mais quand vous avez le choix de 3 réponses parmi les 9 proposées qui comportent : l’action sociale, l’action scolaire, le logement, entre autres, il est normal que les altoséquanais ne priorisent pas la politique en faveur de la jeunesse et du sport.
Pourtant, 400 000 licenciés c’est énorme et on ne compte pas l’ensemble des habitants de notre département qui ont une pratique sportive sans être licenciés.
Votre document sur les opérations annuelles prévisionnelles pour 2005 est riche d’enseignement.
Par exemple, on peut y lire que le judo est maintenant le 3ème sport en nombre de licenciés sur le département. Parfait !
A quand un dojo départemental pour offrir de réelles perspectives à tous nos judokas jeunes et moins jeunes ? Et pourquoi pas un soutien à la mise en place d’une école de formation sportive en judo, comme il en existe pour d’autres sports, ainsi que l’explique le rapport 05 .45 ?
Quant aux rencontres sportives départementales, la place du judo y est pour le moins peu définie dans le rapport 05.129 voire absente dans le document des opérations annuelles, édité par la direction jeunesse et sport du Conseil Général.
Je ne voudrais pas vous laisser penser que je ne suis intéressée que par le judo car c’est faux et que je ne suis que critique, ce qui est faux aussi.
Le travail du service jeunesse et sport est de grande qualité et chacun reconnaît qu’on trouve dans ce service beaucoup d’attention, d’écoute et un vrai travail de professionnel.
Il faut maintenant que les orientations politiques que nous donnons répondent aux besoins, et que notre département réaffirme son projet sportif se déclinant en cohérence sur l’ensemble des axes.