Rapport n° 04. 250 –Structures d’accueil départementales de la petite enfance mise en place de la prestation unique et modification des reglements interieurs
Monsieur le Président, cher(e)s collègues,
Chaque fois que nous avons à débattre d’un rapport traitant de la question des crèches, il me paraît juste d’avoir à l’esprit cette idée majeure : « l’enfant doit être au cœur de nos préoccupations » et, à partir de là, se donner les moyens – en fonction du sujet traité – de trouver les meilleures réponses pour y parvenir.
Aussi il me semble que dans les modalités d’accueil, mises en œuvre dans le cadre de la Prestation de Service Unique, ce ne soit pas l’enfant qui soit au cœur mais bien une adaptation des prestations aux conditions de travail des parents.
La société libérale malmène de plus en plus les salariés – femmes et hommes – en imposant des conditions de vie contraignantes avec des horaires décalés, le travail à temps partiel, ou encore de nuit de plus en plus développé y compris pour les femmes.
Cette adaptation des conditions de l’accueil de l’enfant aux conditions de travail des parents est-elle juste au regard de l’intérêt de l’enfant ? Du déroulement de sa journée ? De sa socialisation ? De son développement ? De son éveil ? Et au regard d’un véritable projet éducatif ?
Je ne crois pas que ce soit ces questions qui aient guidé la rédaction de ce rapport, même s’il n’est pas contestable que notre société évolue, pas toujours en bien en ce qui concerne les conditions de travail, et qu’il faut bien que les parents trouvent un mode de garde, qui leur convient, pour se rendre à leur travail, se former ou rechercher un nouvel emploi.
Mais pour cela est-il juste de transformer les crèches en libre-service ?
Outre les préoccupations concernant l’enfant, la multiplication des contrats à horaires diversifiés va, de plus en plus, complexifier la gestion et l’organisation des structures dans un contexte de pénurie croissante de personnel. Je ne développe pas ce point sur lequel je suis souvent intervenue.
A l’accueil à la carte vont correspondre des équipes à la carte, aux horaires amplement décalés. L’animation des équipes, la cohérence des pratiques professionnelles en pâtira.
Dans le domaine de la petite enfance, l’investissement doit être à la mesure de l’enjeu. La gestion des structures ne peut être guidée par le seul souci de la rentabilité et de la flexibilité. Faut-il maintenant devenir adaptable dès l’âge de 3 mois ? Décidément, on n’arrête pas le progrès ! Pour notre par, même s’il convient d’optimiser les capacités d’accueil et d’apporter des réponses plus souples, mieux adaptées aux nouveaux besoins des familles et à l’évolution des modes de vie, l’intégration des dimensions humaines, sociales et éducatives sont fondamentales à la prise en charge du petit enfant et à son développement harmonieux.
La réforme de la Prestation de Service Unique ne répond pas à cette ambition. Au contraire, elle incite à une offre moins disante dans ce domaine, au bénéfice d’une démarche strictement consumériste des modes d’accueil de la petite enfance.
Elle risque à terme d’écarter les familles modestes de l’accès à un mode d’accueil de qualité. Dans un contexte de décentralisation et de transferts de charge qui en résultent, cette nouvelle mesure est de nature à remettre en cause les choix des collectivités territoriales engagées dans une véritable politique de l’enfance.
Dans ces conditions, vous comprendrez, monsieur le Président, chers collègues que mon groupe s’abstiendra sur ce rapport.
Nicolas SARKOZY a précisé que la mise en place de la PSU allait faire mieux fonctionner le service des crèches.
Sur les crèches privées il a dit si la CAF y va, pourquoi le Conseil général n’irait pas.
Que cela correspondait aux demandes des familles d’ailleurs c’est ressorti dans la consultation des états généraux.
Cette demande est la même que les millions gens qui sont descendus dans la rue pour défendre l’école privée.