Une autre réponse est indispensable permettant :
– la répartition des richesses ;
– la retombée des progrès sur tous ;
– la protection de l’environnement ;
– mieux être, dignité pour tous dans la paix . »
Cette vision du monde, de ce que développe le capitalisme moderne à l’échelle mondiale, avec ses possibles et ses horreurs, valorise l’importance de l’intervention des peuples, de la politique, du sens dans lequel nous voulons agir ou intervenir. L’horreur invite à agir vite, tout de suite, pour dire non et résister. Les possibles devraientt encourager à joindre au « non », et tout de suite aussi, le oui d’un autre monde possible, la force de l’espoir pour mieux vivre, l’action pour changer l’ordre des choses.
Nous n’en sommes pas encore là, malheureusement. Pour le Philosophe Michel Serres « Jamais nous n’eûmes autant de moyens, mais pour notre honte dépitée, nous n’eûmes jamais aussi peu de projets. Le décalage entre ce que nous pourrions faire et ce que nous en faisons caractérise notre temps d’omnipotente impuissance ».
Mais rien n’est figé. Autour de nous, en France et dans le monde, les résistances au capitalisme expriment aussi une volonté de recherche, de construction. L’enjeu du moment est notre capacité de dire ensemble ce que l’on veut, de faire du commun pour se donner la force d’un projet.
Sommes-nous seulement anti-capitalistes ? Sommes-nous anti-capitalistes et quelque chose d’autre comme notamment libérateurs d’humanité par une lutte sans relâche contre toutes les dominations ? Ce capitalisme on l’abolit ? On le dépasse en jouant l’Etat contre le marché ? En prenant le pouvoir ou en investissant tous les pouvoirs pour les subvertir ? Autant de questions qui sont posées actuellement aux différents acteurs du mouvement alter mondialiste, sans qu’il n’y ait de réponses encore communes, ni même convergentes. Sans qu’il y ait conscience ou volonté de pousser l’anti-capitalisme au communisme. Ces questions sont au cœur de notre congrès, des réflexions, des critiques, des propositions des communistes.
D’autant plus au cœur que le 21 avril, notre parti a connu son plus mauvais score électoral avec 3,37%. Pour beaucoup de communistes, ce choc induit des remises à plat, oblige à la réflexion sans complaisance. Comme le dit Catherine Robineau dans sa contribution dans l’Huma : « la vie a tranché : il ne faut pas continuer dans une voie qui a échoué. » Je partage cette idée. Reste à s’entendre sur qu’est-ce qui a échoué, qu’est-ce que la vie à tranché et comment ? Et là, je crois que nous n’avons pas la même analyse et donc les mêmes réponses. Et d’autres communistes n’ont pas non plus la même analyse que nous deux !
L’enjeux du congrès est aussi d’essayer de tirer de cette diversité, de l’en commun, qui n’efface pas les différences mais cherche à construire du commun tout en respectant les différences pour développer une dynamique de réflexion et d’action.
Vous connaissez ma conviction personnelle : je pense qu’il faut nous engager dans la construction d’un projet communiste, d’une nouvelle formation communiste. J’ai pu m’exprimer sur ce sujet à travers deux contributions dans l’Humanité, dont l’une portait le titre évocateur de « Ensemble faisons un enfant ». Rassurez vous, je ne profiterai pas du privilège que j’ai d’introduire nos travaux pour vous asséner mon opinion. La clarté et la franchise m’invitaient quand même à l’évoquer.