Patrice LECLERC Conseil général du 7 mars 2003 Question orale sur l’emploi |
Monsieur le Président, Lors de la séance du Conseil général du 19 décembre dernier, je vous interpellais sur la situation de l’emploi dans notre département. J’indiquais que cette situation était « préoccupante et se dégrade. » Cela renvoie à des tendances lourdes, nationales, auxquelles notre département n’échappe pas. Pas un seul jour ne passe sans que l’on apprenne de nouvelles restructurations, fermetures d’entreprises ou suppressions d’emplois. Les décisions prises par le gouvernement de Monsieur Raffarin ne sont pas de nature à améliorer la situation de l’emploi, bien au contraire. Mr Raffarin lance un appel dérisoire à ses ministres pour qu’ils se « décarcassent » contre les plans sociaux, alors qu’il a remis en cause les dispositions les plus avancées de la loi de modernisation sociale et de la loi Hue sur le contrôle des fonds publics, ce qui ouvre un boulevard aux licenciements massifs et aux fermetures brutales d’entreprises. Un quotidien, « Le Parisien », pour ne pas le citer, soulignait d’ailleurs que cette “ politique du gouvernement fait un heureux : le patronat ”. Vous le reconnaîtrez, les communistes ne changent pas de discours en fonction des gouvernements. Nous le contestions hier, nous combattons aujourd’hui toute politique qui se met au service de la croissance financière des grands groupes et de soutien des marchés boursiers, et cela au détriment de l’emploi et de la croissance. Tout simplement car c’est mauvais pour l’emploi, l’économie, les êtres humains. Dans les Hauts-de-Seine, avec la remise en cause du dispositif emplois-jeunes, ce sont 2 350 postes qui sont menacés. Des menaces pèsent également sur les 250 salariés de l’entreprise Dolphin Telecom de Meudon. A Courbevoie, le siège français de Canon, qui compte 320 salariés, fait l’objet d’un plan social de plus d’une centaine de postes. A Aventis-Pharma, 666 postes sont menacés de suppression dont 33 à Antony. A Neuilly, 80 salariés sur les 290 que compte l’entreprise Béghin-Say, doivent être délocalisés à Lille. Mais je voudrais vous interpeller plus particulièrement sur deux dossiers. Le premier concerne la Banque de France. Le projet de restructuration en cours prévoit la suppression de plusieurs dizaines de succursales, dont quatre dans notre département, à Boulogne, Levallois, Montrouge et Asnières. Les activités de la Banque de France seraient regroupées sur Nanterre. Le tiers des 226 agents du département est ainsi menacé. Outre les conséquences pour l’emploi, s’ajouterait la rupture des liens de proximité en particulier pour les ménages les plus modestes. En effet, les diverses missions qu’accomplit la Banque de France ne pourraient plus être assurées. Ainsi, en 2002, les cinq succursales du département ont traité près de 3 400 dossiers de surendettement. Comment cette activité, en augmentation constante, pourrait-elle être traitée dans une seule succursale ? Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises dans cette assemblée : le Conseil Général ne peut pas être spectateur. Il a une responsabilité dans la défense et le développement du potentiel économique du département. Le second dossier concerne les personnels du CNDP, le Centre National de Documentation Pédagogique, installé à Paris, à Vanves et Montrouge, qui refusent d’être délocalisés sur le site du Futuroscope à Chasseneuil du Poitou, terre d’élection de Mr Raffarin. Le CNDP, qui emploie 730 salariés, dont la moitié à Montrouge, fournit aujourd’hui une mission essentielle et primordiale dans les domaines de l’écrit, de l’audiovisuel et du multimédia. Son rôle constitue un gage pédagogique essentiel pour notre système éducatif. Sa localisation à Paris et les Hauts-de-Seine trouve ainsi sa pleine justification car il se trouve au plus près des centres décisionnels de l’Education nationale et peut au mieux interagir avec eux. Or, le projet actuel de délocalisation met en cause la cohésion des équipes de travail, les synergies crées. La production audiovisuelle et imprimée basée à Montrouge est menacée. Face à cette décision qui soulève l’hostilité du personnel et qui a reçu le soutien de la population et des élus du Conseil de Paris et de Madame Jambu, Députée de Bagneux Montrouge, je vous demande, Monsieur le Président, d’intervenir, au nom du Conseil général, auprès du Ministre de l’Education nationale afin de lui demander d’abandonner toute décision de transfert et d’engager dans les plus brefs délais une concertation avec toutes les parties concernées par l’accomplissement des missions du CNDP en vue de consolider son implantation en région parisienne. |